Quel avenir pour l’idée de la noosphère ?
Comme toutes les idées, intuitions, visions, l’on peut se demander quel sera son avenir ?
La noosphère propose une idée « visuelle » d’un passage de la société moderne à la société de la connaissance. C’est donc de l’idée même de ce passage qu’il s’agit. (cf: note précédente "vivre en avant")
Quel avenir pour la révolution noétique (Idée développée par Marc Halévy) ?
Va t-elle s’effriter et mourir ?
Vivoter de façon marginale ?
Va t-elle éclairer les siècles à venir ?
Ou bien s’imposer à nous comme une réalité ?
D’ailleurs, est-ce juste une idée ou une réalité encore peu identifiable ?
L’avenir nous le dira.
Pourtant cette idée fait son chemin, développée entre les 2 guerres, contestée et mise de côté, elle reprend force grâce à Internet.
Cette idée vit sous de multiples formes depuis 5000 ans, et inspire spiritualités et philosophies de nombreuses écoles.
Dans les films Inception et Matrix, elle germe dans une version hollywoodienne.
Il y a aujourd’hui une remise en question profonde et durable de notre modèle de vie, de la responsabilité humaine, du sens des existences. Il y a une telle quête de sens chez les hommes qu’il semble improbable que nous ne fassions seulement dans l’avenir qu’un peu plus de la même chose.
Le passage noétique est l’invitation à une autre conception de vie. C’est la recherche du plus être, plutôt que du bien-être.
De ce fait, notre quotidien dans l’actuel paradigme ressemble davantage à une agitation généralisée du monde qu’à des actes vraiment utiles à notre accomplissement.
Si cette idée de noosphère et de mutation noétique vit, comment se déploiera t-elle ? Par généralisation ou par scission ?
D’un côté ceux, nombreux, qui se préoccupent du comment sortir de la crise pour produire plus et consommer plus et cherchent toutes les offrandes possibles pour servir le totem de la croissance et des bulles spéculatives.
Plus avant, d’autres imaginent des voies de devenir pour l’homme. Ils pressentent que, ce que les modernistes (ceux de la société moderne actuelle) appellent la crise, n’est qu’un soubresaut de plus d’une agonie annoncée.
Pour cela, mille voies sont explorées Chacun avec sa créativité et ce qu’il est. Ils se mettent au service pour l’émergence de cette sphère pensante (connaissance et conscience) et de la Terre souffrante (frugalité et responsabilité). Mais ce chemin est toujours celui d’une exploration de soi, un travail d’intériorité pour faire progresser notre conscience. Cette révolution prend sa source dans l’évolution de chacun en tant que personne. Chaque être est unique, précieux et mystérieux et chaque être peut déployer son talent qu’il soit manuel, intellectuel, artistique, relationnel.
L’invitation noétique c’est aussi sortir de la domestication de la société mécaniste que nous avons créé. Sortir de la rationalisation pour réapprendre à utiliser nos 2 cerveaux et nos autres capacités endormies. La société moderne n’est alors qu’une étape. Cette étape se termine car elle ne nous permet plus aujourd’hui de prendre soin de la planète qui est notre maison et elle ne nous permet pas suffisamment d’évoluer individuellement et collectivement.
Nous ne savons pas ce qu’il sera mais j’aime l’idée que nous sommes chacun responsables de son devenir, c’est déjà une liberté dont il faut prendre soin.
Le résultat nos recherches personnelles inspire alors profondément le choix de nos actions.
Cela peut être d’avoir l’ambition de vouloir faire son métier le mieux possible et de servir une finalité qui a du sens. Il y a des entreprises qui sont dans cette philosophie, le profit est alors une conséquence de leur excellence et de leur cohérence et non un but.
Ce sont par les actions et les paroles que nous distinguons les modernistes des noétiques (qui se retrouvent souvent dans les créatifs culturels). Dans les paroles des médias, chez les acteurs économiques et sociaux, dans notre entourage. En portant notre attention, nous savons s’ils sont modernistes, c’est-à-dire les défenseurs de notre paradigme en déclin ou bien s’ils pensent et agissent déjà autrement. La grande majorité est encore celle des modernistes. Les éclaireurs noétiques sont peu nombreux, ni de droite, ni de gauche.
Ils sont toujours « en avant ».