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L’accélération comme force totalitaire Hartmut Rosa – Théorie critique de l’accélération. (3)

Nous ne pouvons pas réfléchir la modernité et ce qui nous arrive dans ce monde, sans prendre en compte ce phénomène d’accélération.
Cette aliénation au temps conduit à un déficit d’appropriation compensé par un faux besoin d’acquisition effrénée. Le shopping remplit nos vies de choses que nous n’aurons même pas le temps de consommer.

Le déficit de cadre socio-culturel, comme celui apporté par une religion commune, met une pression sur l’individu, qui porte toute la responsabilité s’il n’arrive pas à « rester dans la course », s’il n’arrive pas à aligner les différents horizons temporels de sa vie. Il lui devient de plus en plus difficile de sentir sa vie prise comme un tout. L’Homme moderne n’arrive plus à se situer dans un temps historique et encore moins cosmologique.
Cette inquiétude de rester dans la course empêche les êtres de résonner avec le monde. Ainsi, le monde devient froid et silencieux.
(Cf son ouvrage Résonance (2014), concept existentialiste et émotionnel de la relation au monde).

Le grand compromis de la modernité est d’accepter l’hétéronomie dans sa vie professionnelle pour obtenir l’autonomie dans sa vie de famille. La privatisation de l’éthique, le capitalisme économique et la politique démocratique ont maintenu ce rêve en vie. Jusqu’à la fin du XXéme siècle, l’idée d’une existence pacifiée était crédible avec l’attente d’une croissance économique forte, des progrès technologiques, du plein emploi, de la diminution des horaires de travail et de l’État providence.
Les idées d’Adam Smith et de Milton Friedman alimentent nos imaginaires sur le capitalisme qui, en devenant fort et productif permettrait aux êtres humains d’être libres et de poursuivre leur rêves individuels, leurs valeurs et leurs buts sans être menacés de l’épée de Damoclès du manque, du déclin et de l’échec. La compétition et l’accélération étaient des alliés pour atteindre cette auto-détermination.
iu.jpegLa thèse d’Hartmut Rosa est que cette promesse n’est plus crédible dans la « société de l’accélération » de la modernité tardive. Au contraire, les désirs et les plans de vie des personnes sont utilisés pour alimenter la machine de l’accélération.
Le pouvoir de l’accélération n’est plus considéré comme une force libératrice mais comme une pression asservissante.
Les réformes politiques ne servent pas à améliorer les conditions sociales et répondre à des buts sociaux et culturels définis démocratiquement. Le but presque unique de l’organisation politique est de maintenir ou de rendre les sociétés compétitives et, de soutenir leur capacité à l’accélération.
Les logiques de compétition et d’accélération n’ont pas de freins ou de limites internes. Elles mobilisent d’immenses énergies individuelles et sociales, mais, au bout du compte, elles les aspirent jusqu’à la dernière goutte.


Rappel des critères du pouvoir totalitaire
a- il exerce une pression sur les volontés et les actions des sujets
b- on ne peut pas lui échapper, c’est dire qu’il affecte tous les sujets
c- il est omniprésent
d- il est difficile – presque impossible de le combattre


A suivre….
Résumé des idées du livre de Hartmut Rosa «l ‘accélération »

Hartmut Rosa, est un sociologue et philosophe allemand, qui enseigne à l'université Friedrich-Schiller d'Iéna. Il fait partie d'une nouvelle génération de penseurs travaillant dans le sillage de la théorie critique (École de Francfort).

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