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Résister à la perte de sens

Il y a 4 messages que j’entends très souvent dans les communautés de travail : « perte de sens », « débrouillez-vous », « il faut se transformer », « pas le temps ».

« Perte de sens »

Le deal de la modernité, c’est d’abandonner le sens en échange du pouvoir. C’est ce que nous dit Yoav Harari dans sa Brève histoire de l’avenir : « la toute puissance est là, presque à notre portée, mais sous nos pas s’ouvre l’abysse béant du néant complet ».
Croitre, croitre, en alliant le progrès scientifique et la croissance économique, pour conquérir le pouvoir sur le vivant, voilà le projet. Le pourquoi faire a été abandonné en route.

Les Barasana d’Amazonie pensent que les humains ne pourraient pas survivre sans les rivières et les forêts, mais aussi, que sans les humains le monde naturel serait dépourvu d’ordre et de sens et qu’il n’y aurait que le chaos. Toutes leurs règles sociales visent à préserver cet esprit d’un Tout intégré.
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Dans la société moderne, plus de grand récit sur le rôle de l’humain.
Mais le désir de sens persiste, serait-ce donc le fondement de notre humanité?

Certains n’ont pas renoncé, en particulier dans le monde du travail. Le temps investi à travailler nécessite un sens, au delà de l'argent gagné. Et l’entreprise est un lieu où il est admis de créer des récits de sens collectif. Pour cela de nombreuses communautés de travail entrent en action, souvent sous l’impulsion du chef d’entreprise.
La réflexion sur le sens est double, c'est une direction et une signification. Qui sommes-nous ? et où allons-nous? C'est la quête d'une identité riche. Les communautés de travail cherchent à définir une utilité à leurs missions, une cohérence dans la complexité de leur organisation et surtout une intelligence de la coopération. Tout cela permet de tenir dans les désillusions, l’accélération, les incertitudes. Le sens recréé fixe le ciment du collectif.

Mais cela va t-il suffire ? La société entière n’a-t-elle pas besoin d’un grand récit qui donne du sens à l’action humaine ? Le récit post-humaniste de la performance, fut-elle celle de l’immortalité, du bonheur et du pouvoir, permettra t-il de tenir nos équilibres sociétaux ? Voilà un grand défi du XXIéme siècle.

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