« Débrouillez-vous ! »
Notre société est basée sur la croyance de la croissance, toute l’économie repose sur la réussite de cette histoire. Pour qu’elle se réalise et perdure, il faut qu’une grande majorité d’acteurs soient à son service en confiance. C’est ce qui fait augmenter le prix des actions des entreprises qui déploient des plans de licenciements – appelés dégraissage. C’est ce qui fait monter les actions des laboratoires pharmaceutiques à l’annonce d’une épidémie.
Il y a une mobilisation totale du monde moderne pour servir l’histoire de la croissance, et de son amie intime, la rentabilité.
"Débrouillez-vous!"
Voilà ce qu’entendent les collaborateurs, en particulier les managers, lorsqu’ils font part à leur hiérarchie de l’impossibilité de faire rentrer 2 litres d’eau dans une bouteille d’un litre. A l’impossible, chacun est tenu. Cela démontre le divorce entre le travail réel et le travail prescrit. La réalité du temps, des contraintes humaines, organisationnelles et techniques doit s’adapter au récit de ce qui doit être, de ce qui a été chiffré et planifié.
Cette nouvelle pratique, au service du grand récit dominant de croissance, ne dépend pas de la qualité des managers, ni de leur hiérarchie, chacun à son niveau étant enjoint à se débrouiller pour survivre dans la guerre économique.
Mais cette pression génère beaucoup de fatigue, de démotivation et de perte de sens.
Notre métier de coach narratif a l’espoir qu’un dialogue avec la réalité est possible. Que l’on peut sortir de « débrouillez-vous » et organiser un échange fructueux sur le travail réel et le concret de ses solutions.