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« Pas le temps, c’est un peu tiré par les cheveux » .

Nous avons déjà traité du temps avec notre série d’articles sur le concept d’accélération d’Harmut Rosa.
Encore un défi de la modernité. L’homme est tenu de s’accorder au rythme des machines. L’activité professionnelle est décrite en temps virtuel ce qui amplifie le processus.
"La hâte croissante est un symptôme de la transmutation du monde en chiffres" écrivait le philosophe Ernst Jünger

Et j’entends souvent les personnes au travail dire qu’elles ne veulent pas que leur vie, leur motivation professionnelle, leur volonté du travail bien fait soient exprimées en chiffres.
C’est une source puissante de mal-être, de sentiment de ne pas pouvoir y arriver, de menace d’être submerger.
Souvent j’accompagne les équipes professionnelles à dégager du temps pour s’occuper d’elles. Quelques heures ou quelques jours pour s’extraire du Chronos – dieu grec des horloges, et inviter Kaïros.

Le dieu grec Kaïros est représenté par un jeune homme qui ne porte qu'une touffe de cheveux sur la tête. Quand il passe à notre proximité, il y a trois possibilités :
On ne le voit pas ;
On le voit et on ne fait rien ;
Au moment où il passe, on tend la main, on « saisit l'occasion aux cheveux » et on saisit ainsi l'opportunité.

Le Kairos est une autre dimension de temps. C’est celui qui ouvre à la profondeur de l’identité. C’est aussi le temps du moment opportun. Pour saisir ce moment, nous devons arrêter de courir et accueillir le ressenti. Celui qui signale « l'instant T », le « Maintenant est le bon moment pour agir» : avant est trop tôt, et après trop tard.

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