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humanité - Page 4

  • Dites-moi l'histoire que vous racontez et je vous dirais "qui" vous êtes...

    Connaissez-vous l'histoire du manageur dans une montgolfière ?

    bapteme-de-l-air-en-montgolfiere-en-ardeche_aff5f7a93a5d8efaa6ead8aaccee85b0edd69540.jpg"Un homme, dans la nacelle d’une montgolfière ne sait plus où il se trouve.
    Il descend et aperçoit une femme au sol.
    Il descend encore plus bas et l’interpelle : « Excusez-moi ! Pouvez-vous m’aider ? J’avais promis à un ami de le rencontrer et j’ai déjà une heure de retard car je ne sais plus où je me trouve.»

    La femme au sol répond : « Vous êtes dans la nacelle d’un ballon à air chaud à environ 10 m du sol. Vous vous trouvez exactement à 49° 28’ 11’’ Nord et 8° 25’ 58’’ Est».

    « Vous devez être ingénieur » dit l’’aérostier.

    «En effet, répond la femme, comment avez-vous deviné ?» .

    «Eh bien», dit l’aérostier, « tout ce que vous m’avez dit à l’air techniquement parfaitement correct, mais je n’ai pas la moindre idée de ce que je peux faire de vos informations et en fait je ne sais toujours pas où je me trouve. Pour parler ouvertement, vous ne m’’avez été d’’aucune aide. Pire, vous avez encore retardé mon voyage. »

    La femme lui répond : « Vous devez être un chef. »

    « Oui, » répond l’homme avec fierté, « mais comment avez-vous deviné ? »

    « Eh bien », dit la femme, « vous ne savez ni où vous êtes, ni où vous allez. Vous avez atteint votre position actuelle en chauffant et en brassant une énorme quantité d’air. Vous avez fait une promesse sans avoir la moindre idée de comment vous pourriez la tenir et vous comptez maintenant sur les gens situés en dessous de vous pour qu’ils résolvent votre problème. Votre situation avant et après notre rencontre n’a pas changé, mais comme par hasard, c’est moi maintenant qui à vos yeux en suis responsable ! »

  • Réparer ce qui a été détruit.

    Scène de la vie quotidienne en métamorphose

    « Adam Smith n’avait pas forcément raison, ce qui est économiquement bon pour l’individu, ne l’est pas forcément pour la société » Dan O’Brien.


    Dan O 'Brien tient un ranch dans les grandes plaines de l’ouest (USA).
    Au départ de son aventure, il y a son désir de vivre sur les terres sauvages des plaines. Pour vivre là, il n’y a qu’une façon de gagner sa vie : élever du bétail. Alors il devient éleveur de vaches. Très vite il se rend compte que les habitudes de l’élevage classique ne permettent pas de préserver l’espace naturel. Le terrain est trop foulé aux mêmes endroits et l’herbe ne peut pas suffisamment pousser. Les espèces d’insectes, d’oiseaux qui nichent dans les herbes hautes disparaissent. La diversité des plantes s’atténue et entraîne un déséquilibre général et la disparition de nombreuses espèces. L’hiver, la couche protectrice de l’herbe ne retient plus l’eau et ne protége plus du froid . En été, elle ne retient plus l’humidité. L’élevage des vaches appauvrit le territoire des grandes plaines. Alors, pour compenser, les éleveurs utilisent des compléments alimentaires. Les vaches trop fragiles pour ces territoires sont encore plus affaiblies par une alimentation pauvre. Elles ont alors besoin de vaccins et de tout un tas de soins vétérinaires et d’interventions humaines extrêmement coûteux.

    La vocation de Dan ’O Brien est de vivre dans ces merveilleuses plaines et non d’élever du bétail. Lorsqu’il comprend que l’élevage des vaches classique est néfaste à la biodiversité, il évolue vers un élevage plus extensif. Il gagne en temps et réalise des économies. L’herbe devient plus belle, haute et grasse. Mais la vache est quand même trop fragile (surtout les charolaises importées pour son bon rendement laitier) et surtout trop sédentaire. Les troupeaux ne s’éloignent pas des étendues d’eau (principalement artificielles) et continuent à manger l’herbe jusqu’à épuisement.

    Unknown-1.jpegUn jour, il découvre le bison. Le bison qui a disparu de ces terres, a frôlé l'extinction, massacré par nos fusils pour un business juteux.
    Le bison est complètement adapté à cet habitat, il n’est pas malade, supporte le froid et les grosses chaleurs, il sait suivre les petits ruisseaux et faire jaillir de ses cornes l’eau des terres arides ou gelées, permettant ainsi à de nombreuses espèces animales et végétales de vivre. Il prend soin de l’herbe, n’abîme pas les arbres. Il a en plus l’avantage d’être très diététique (moins gras que le poulet) et goûteux.
    Alors O’Brien a cette idée folle de faire revenir les bisons qui n’ont plus foulé ses terres depuis 150 ans. Tout cela, en prenant de gros risques financiers et en défiant toutes les logiques de profit.
    IMG_4392.JPG

    Cet exemple illustre bien que nos décisions et nos stratégies sont bien liées à un désir, un rêve, une certaine vision du monde. Si O’Brien n’était pas tombé amoureux de ces Grandes Plaines, s’il n’avait pas écouté cet appel profond, jamais il n’aurait retrouvé la trace des bisons, jamais il n’aurait vu revivre sa terre. Dans cette aventure, O’brien a réussi à gagner sa vie (suffisamment) en réduisant au maximum l’empreinte écologique de son activité et en remplissant sa mission d’agriculteur qui est de nourrir d’autres personnes avec des produits sains et accessibles.
    Le bison devenant à la mode, la machine économique s’engouffre dans cette nouvelle niche pour en faire du super business. O’Brien a dû résister à toutes les tentations pour ne pas « vacheïser » son élevage , pour ne pas transformer le bison en produit de consommation et le respecter comme animal sauvage. O'Brien sait que c'est par son comportement sauvage que le bison joue son rôle de sauveur des grandes plaines.

    Dan O’Brien est fier de son travail. Ce n’est pas la fierté d’une réussite sociale, ni celle de l’argent gagné, non.
    Il est fier de sa contribution au monde.
    Et il peut être fier d’avoir contribué à réparer ce qui été détruit et d'utiliser son savoir d’humain pour rétablir ce qu’il appelle le chaînon manquant de la santé des Grandes Plaines. Car c’est bien le paradoxe de notre époque: l’homme crée les déséquilibres, mais il est aussi le seul (tant qu’il est sur terre) à pouvoir les réparer, en agissant ou en contraire en ne faisant rien.

    images-2.jpegDroit dans ses bottes de cow-boy de l’ouest , il a fallu presque 20 ans à O’Brien pour entendre l’appel de son cœur. Peut-être parce qu’il était particulièrement en cohérence avec lui-même et avec l’univers, il a réussi sa mutation. Il rayonne suffisamment pour que de ma Brie française j’en sois émue. C’est un bel exemple de courage, de courage d’aller au bout de soi. En suivant sa vocation, il a osé basculer et sortir du modèle classique, son action a ouvert la porte à la biodiversité qui a fait son œuvre, celle de la vie.

    Voici un bel artisan de la métamorphose.


    images-1.jpeg « Arrête de causer et agis !» devise de la Wild Idea Buffalo

  • Une vie simple.

    Ce matin j’ai préparé les bagages de mes enfants qui partent en colos dans un endroit magnifique. J’étais heureuse de repasser leurs habits et de les plier soigneusement pour leur faire une belle valise. Ce sont des gestes simples, qui pourtant me remplissent de joie.
    Ces gestes simples de la vie quotidienne, mille fois répétés ont une grande valeur. Tout comme cueillir des fruits pour en faire des confitures, des jus, des conserves, préparer ses produits de beauté, des onguents, des remèdes pour l’hiver avec les plantes du jardin, faire son potager et regarder les fleurs pousser, repeindre les volets, les murs, prendre soin des arbres, mitonner des bons repas, réparer le portillon qui mène au verger, recoudre une jolie robe, préparer le bois pour l’hiver, mettre de l’huile dans les portes qui grincent.

    Unknown.jpegHommes, femmes, chaque fois que nous préparons un repas , que nous nettoyons notre maison, que nous l’embellissons, chaque fois que nous produisons pour notre famille, ce sont des actes d’amour, des vraies richesses de l’économie réelle, une plus value pour notre bien être.
    L’histoire dominante raconte que tout cela est un travail dévalorisant, indigne, ingrat, sans valeur. Pourtant, la réussite n’est pas seulement à l’extérieur, au service des l’économie de marché, de la vie au travail.

    Comment prendre soin de notre planète quand nous n’avons plus le temps, ni le goût de nous occuper de notre propre foyer ?