2012 - Retrouver l’esprit du cercle.
En ce début d’année, j‘ai envie de rendre hommage à la biodiversité humaine. À l’incroyable ingéniosité de l’homme pour vivre, prospérer et répondre à la question « quel est le sens de la vie pour un être humain » ?

Notre modèle de vie n’est pas le seul possible et ne sera évidemment pas le dernier. Il y a des milliers de manières passées, existantes et futures, d’interagir avec la planète, de concevoir notre place d’humain, d’organiser la société et les relations, de satisfaire nos besoins et de régler nos problèmes du quotidien. Ces cultures sont souvent millénaires et prennent racines dans leur histoire et leur lieu de vie.
À l’heure où, sous nos latitudes, la nature est en sommeil, je pose le vœux du respect et du soutien de cette toile magnifique tressée des innombrables anthropologies.
Peut-être serez-vous étonnés de cette attention portée à la santé des peuples et des tribus? C'est une urgence de préserver nos patrimoines immatériels: pensées, intuitions, croyances, mythes, idées, rêves et imaginaire. La biodiversité des cultures et des communautés humaines est un don d’espoir et je ne peux me résoudre à participer à un monde uniforme où ne subsisterait qu’une forme de pensée et d'organisation sociale. 
La diversité est source d’inspiration, elle transmet des savoirs magnifiques d'autant plus précieux lorsqu'ils sont à l'opposé des nôtres : être une partie du Tout, vivre sans accumulation, sans Etat, sans propriété...Ils nous rappellent que tout est possible et que ce que nous appelons les lois économiques ne sont en fait qu'une construction sociale dominante.
Quelle civilisation serait la nôtre, si la richesse devenait la connaissance, l'intelligence et les interconnexions qui la rendent possible?
Si le respect de toutes les cultures aboutissait à la souveraineté de l’esprit et à l’autonomie alimentaire des peuples ?
Retrouvons la force du cercle pour l’avenir, pour réussir à passer le pont de notre mutation de civilisation.
1-Le cercle : Il représente le tout fini et infini, l'unité et le multiple, le plein et la perfection.
Grâce à un savoir précis, à leur langue (merveille de la linguistique avec ses 140 sons, l’anglais en comporte 31), leur don de la dissimulation, leur génie de l’adaptation et de la compréhension de leur milieu, ces hommes et ces femmes nomades chasseurs-cueilleurs ont été les seuls à survivre dans l‘un des déserts les plus hostiles de la planète où il n’y a pas d’eau, 10 mois sur 12. Pendant peut-être 10.000 ans, ils ont suivi le rythme de leur monde naturel, jusqu’au début du XXe siècle, où la modernité et l'avidité qui est son fondement, les a rattrapés pour écraser leur culture sous l’alcool, l’éducation et les fausses promesses du développement.