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IDEHO - Page 33

  • Résistantes !

    À Albertville en Savoie, des caissières d’E.D font la grève tous les dimanches depuis 2009. Tous les dimanches, elles manifestent sur le parking avec leur banderole « vos achats du dimanche et fériés détruisent nos familles ».

    Pas un jour sans consommer ! Rien n’est plus précieux !
    Ne pas laisser le temps à autre chose !

    Ouvrir le dimanche c’est une offrande de plus au totem de la consommation.

    Alors écoutons ces femmes qui nous racontent une autre histoire dans laquelle leur famille est plus importante. Ce sont des histoires de vies plus riches avec moins d'argent.

    Elles sont des résistantes de notre système économique et de ses impacts sur notre société, sur nos vies.

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    Dans notre société moderne, la consommation, la financiarisation, l'urbanisation posent le cadre de la servitude humaine.

    Ce qui se joue est une guerre endogène à notre civilisation. Elle s'intensifiera avec la pénurie des ressources.
    Les actes de résistances sont de plus en plus nombreux, ils s’expriment de manière détournée et avec beaucoup de diversité: manifestations contre la rigueur, le coût de la vie, cadres refusant des promotions, entreprises éthiques, simplicité volontaire...

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    Les entreprises ne sont pas directement responsables, elles en sont même les premières victimes. Mais certaines collaborent plus que d’autres.

    Des entreprises vaches à lait, des dirigeants et des collaborateurs qui n’y croient plus, désabusés et résignés, dépassés, une pression toujours plus forte sur les rythmes et les objectifs, des risques accrus pour la santé des hommes, des terres épuisées, des fantasmes de profits destructeurs des sociétés humaines et de la vie en général. Et tous ceux qui n’ont plus assez pour vivre. Et tous ceux qui n’ont plus rien.

    Combien de temps allons nous tenir ce modèle ?

  • Alliance des civilisations

    Vu sur le site Errances narratives


    www.cooprh.com/pratiques-narratives/histoires-alternatives/une-autre-histoire.html



    J’aimerais pouvoir continuer avec eux cet échange sur les fondements de notre civilisation : la propriété, l’accumulation de biens sans limite, l’incroyable écart entre les riches et les pauvres, la servitude au travail, les sans-abri, le gaspillage de ressources vitales… Tout ce qui ne peut pas exister dans la plupart des sociétés traditionnelles car les systèmes sociaux et culturels sont conçus pour y veiller.

    « et nous nous battrons pour que vous ne souillez pas notre Terre ».


    Le défi de la prochaine ère est de sortir des phantasmes de l'unité et de redonner leur place à ces autres récits pour construire une histoire alternative, une histoire permettant une alliance entre les cultures traditionnelles (même si ce raccourci bien-sur ne témoignent pas de l’immense diversité de ces cultures) et celle de notre culture du progrès.
    Allier d'un côté la vision traditionnelle de l’homme comme faisant partie de la nature et attentifs aux équilibres sociaux et environnementaux et de l'autre notre capacité à la connaissance et à la création.

    Pour refaire l’alliance, c’est une révolution qui se préparent pour sortir de la modernité finissante. Ces nouveaux fondements culturels vont forcément bousculer nos philosophies humanistes, nos religions monothéistes et dualistes, nos logiques cartésiennes et mécanistes.

    Cette période charnière si elle est passionnante et enthousiasmante ouvre aussi des risques aux dérives intégristes. Lorsque les nouvelles histoires possibles deviennent des dogmes, c’est déjà la fin de l’alliance et de la création. Mais pourrons-nous l’éviter ? Sûrement pas, il nous reste à chacun trouver notre force à l’intérieur pour tenir dans le chaos.

  • Hommage aux héros.

    Loïc est invité à témoigner sur une chaîne d’information du câble.
    Il y a quelques mois, inquiété par la crise, l‘actionnariat familial décide la fermeture du site français de la PME en solutions électroniques pour laquelle il travaille. À cette annonce, Loïc alors Président, propose de racheter l’entreprise. « Pour gagner du temps » précisera t-il plus tard. Mais très vite tout le monde s’attache à cette histoire possible.
    Après plus d’un an de négociations et de prévisions ardues, le rachat se fait. Loïc devient co-propriétaire de cette entreprise qu’il dirigeait depuis plusieurs années. Audrey, la DAF s’engage aussi dans cette aventure à ses côtés.
    Cette sucess story intéresse la presse et maintenant la télévision.
    Prévenu le matin pour le soir, il a très peu de temps de préparation. C’est l’occasion de faire connaître la qualité de ses produits et il imagine aussi raconter la belle aventure humaine qui se cache derrière cette reprise. Mais ces journalistes ne s’intéressent à l’entreprise que pour ce qu’elle rapporte réellement ou virtuellement. Pas de place pour les histoires d'hommes et de femmes. Comme si une entreprise pouvait être autre chose qu’une aventure humaine !
    Le présentateur s’intéresse aux produits, aux investisseurs, au mieux au nombre d’emplois sauvés. D’ailleurs il n’a pas le temps, son rédacteur lui crie des ordres dans son oreillette, ici l'essentiel est de lancer la pub à l’heure.
    Quand Loïc parle d’une histoire de confiance, le journaliste entend que l’entreprise est prometteuse en terme de rentabilité et de stabilité pour les investisseurs, il veut des chiffres.
    La confiance se limite à cela.

    Comment pourrait-il comprendre l’histoire de confiance de cette PME ?
    La confiance d'un homme qui croit suffisamment en sa capacité à faire des choix et à pouvoir y renoncer à tous moments.
    C’est la confiance dans sa femme et ses enfants qui le soutiennent, quoi qu’il arrive.

    C'est la confiance dans les équipes, dans leurs ressources de créativité et d’intelligence collective pour trouver les solutions à une reprise avec une baisse d’effectif qui demande de tout repenser, tout ré-organiser. D’ailleurs, très vite, les salariés se réunissent pour imaginer des solutions viables pour la reprise. Ils appellent ces rencontres « auto organisation ».
    La confiance, c’est lorsque les salariés disent à Loïc avant une négociation déterminante « Loïc, quoi qu’il arrive, nous savons que tu auras fait tout ce que tu pouvais » car c’est cela la vraie confiance, croire en l‘intention de l’autre, et non pas croire en la réussite.

    La confiance dans les syndicats et les DP pour construire des solutions justes, même si celle-ci les dessert personnellement.

    Ce sont les actionnaires qui acceptent de discuter en toute transparence des conditions de rachat et à trouver des propositions gagnant-gagnant.

    Et même les banquiers se laissent surprendre et convaincre par cet esprit de confiance qu'ils sentent vivant dans cette entreprise.

    Ces histoires de confiance sont simples, et pourtant ce sont des oeuvres. Elles se construisent au jour le jour dans l’ordinaire du quotidien et se racontent dans les moments difficiles comme des vieilles légendes de batailles remportées. Elles se renforcent dans l’extraordinaire car Loïc a choisi de tout dire à ses équipes. Ses espoirs, ses rêves, ses engagements, ce qui peut arriver, jusqu’où il peut aller et là où il n’ira pas.

    La confiance est un trésor précieux à célébrer chaque jour.
    Dire la vérité, faire ce qui est annoncé, avouer ses doutes, être cohérent, exigeant et droit, tout cela c’est honorer l’intelligence des personnes et des équipes.

    Tous les hommes et les femmes qui participent à faire vivre la confiance dans leurs communautés professionnelles même restreintes, les patrons, les managers, qui ont ce courage, sont nos nouveaux héros.
    Le mérite de Loïc n’est pas seulement d’avoir sauvé cette entreprise, et les emplois. C’est d’avoir construit patiemment et avec constance les conditions de la confiance qui est le terreau de tous les possibles.