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IDEHO - Page 34

  • Victimes de la guerre économique.

    Lu dans les Nouvelles News, site d'information web pour l'égalité des genres dans l'information, à visiter absolument.

    http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/entreprendre-articles-section/entreprendre/946-apres-foxconn-apple-face-au-scandale-wintek

    Extrait.

    Foxconn "a sauvé des vies"

    Le rapport 2011 d'Apple revient sur le scandale qui avait éclaté en mai 2010 dans l'usine Foxconn à Shenzen, en Chine. Au moins 13 employés s'y étaient suicidés depuis le début de l'année. Apple a envoyé des experts sur place, et se félicite dans ce rapport de la rapidité avec laquelle l'usine a réagi - « la réponse de Foxconn a assurément permis de sauver des vies » - avec la mise en place de mesures de soutien psychologique aux employés, l'établissement d'un centre de soins ouvert en permanence, « et même l'installation de grands filets sur les bâtiments de l'usine pour prévenir les suicides impulsifs ». Des plans d'action plus globaux ont été mis en place à l'échelle de la Chine, notamment « pour permettre aux travailleurs de se rapprocher de leurs provinces d'origine ».


    Des psys et des filets sous les fenêtres? La belle affaire !
    Personne sûrement n’a souhaité en arriver là et pourtant….
    En Chine, en France et ailleurs les grandes firmes tentent de camoufler derrière de jolis mots et quelques actions tape à l'oeil la réalité du salariat. Notre civilisation est exsangue de sa guerre économique et la chair à canon se rebelle en donnant sa vie après avoir vendu son âme.

    Aujourd'hui , je pense à tous ceux qui travaillent dans des conditions inhumaines pour produire des choses qui ne sont généralement pas indispensables à notre vie, à notre joie.
    Je pense à tous ceux qui sont englués dans la complexité des enjeux et souffrent d'agir contre leur éthique.
    Nos actes de management sont la mise en musique d’une certaine vision du monde. La réalité économique n’existe pas, elle est un construit social.
    L'homme est-il une marchandise ?
    La fin doit-elle justifier les moyens ?
    Et surtout quelle est cette finalité ?

    Paris, métro à 8h30



  • Poésie et management

    Lorsque je demande à mes clients :
    « Quelle la dernière grande joie que vous avez partagé avec votre équipe ? «
    « De quand date votre dernière bonne rigolade ensemble ? »
    « Quelle était votre dernière idée créative et ludique en CODIR ?»
    « Quelle place donnez-vous au beau dans votre entreprise ? »

    Ces questions interrogent sur ce qui me semble fondamental chez l’homme, ce qu’Edgar Morin appelle la poésie de l’Homme : la fête, l’amour, le jeu , la communion.
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    Cette poésie de la vie offre un équilibre face au prosaïque de l’organisationnel illustré par toutes les activités pratiques, techniques, utiles, organisées. Nous accordons tellement d’importance aux activités du travail comme les réunions, l’organisation,les debriefing, évaluation, tableau de bord, objectifs, résultats…. Tout cela est, bien entendu, utile parfois indispensable au fonctionnement des organisations, mais insuffisant pour la germination de toutes les richesses des hommes vivants dans l’entreprise.

    Dans notre culture les personnes portent plus d’intérêt à la perte qu’au gain, à ce qui va mal qu’à ce qui va bien. Comme si les bonnes nouvelles n’étaient pas de vraies nouvelles. Il y a donc une action volontaire à mener pour faire exister ce qui est positif. Par exemple la célébration des réussites et des fiertés, pour laisser une chance au positif d’exister dans les cœurs et les esprits.

    Loin de moi l’idée que l’entreprise ait la mission d’apporter le bonheur. Le bonheur est une recherche intérieure. Mais le management a en charge de créer les conditions pour réussir les missions, épanouir les talents et soutenir l’engagement.

    Il ne s’agit pas de technique mais d’un état d’esprit, d’un art de vivre pour cultiver la joie et les émotions créatrices.
    De la poésie de la vie nait le sens et le désir de s'accomplir. C'est l'antidote à ce qui est dur et destructeur dans le monde. C'est l'abri dans la guerre économique dans laquelle la plupart des homme sont enfermés.

    Alors votre entreprise est-elle un poème?


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  • Il y a des bizarres…

    Décidemment, le monde devient bizarre.

    Regardez les symboles de ceux qui s’inscrivent dans la mutation sociétale. Fini les lions, les aigles et autres prédateurs.
    Voici venir l'air de rien, les animaux anti héros.
    Colibri tout petit oiseau qui fait sa part, rapide et agile même en arrière. Très pratique pour prendre du recul. Les grenouilles bondissantes. L'escargot lent et glissant sa maison sur le dos, il chante sous la pluie son autonomie.
    Des feuilles plutôt que des arbres, reliées et en mouvement, éphémères.

    Notre belle Terre apparaît partout, comme signe de globalité, d'universalité, et je l’espère, de conscience de nos responsabilités.
    Et tout ce qui ressemble à du réseau , signe de nos interconnexions.

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    Parmi ces choses bizarres, voilà aussi que les héritiers des peuples des forêts d’Amérique du sud nous apportent des messages incongrus.

    Les bizarres d’Equateur qui renoncent à faire des $€$ avec leur pétrole pour préserver l’héritage de leurs descendants et la biodiversité. Ils demandent des contreparties aux Etat polluants et cela semble marcher. *1.

    Les bizarres du Venezuela qui inscrivent dans leur constitution l’engagement de l’Etat à la protection du Vivant et aussi la Loi sur les terres, permettant aux petits paysans de récupérer les terres inutilisées possédées par les latifundistes. La Loi sur la Pêche, protégeant les zones côtières contre la pêche intensive afin de favoriser les petits pêcheurs et de protéger la biodiversité ... *2

    Ceux de Bolivie qui « constitutionnent » également la protection des ressources contre les pilleurs de tous poils. Qui revendiquent le bien vivre sur la Terre Mère et osent l'alliance entre les sociétés traditionnelles et occidentales *3

    Les héritiers des traditions amérindiennes nous montreraient-ils des chemins possibles de progrès ? Même si la réalité n’est jamais celle écrite sur le papier, l’intention existe et ils agissent concrètement pour honorer leur Histoire, leur Terre et leurs valeurs.

    J'espère que de nombreux actes de résistance comme Yasumi ITT fleuriront pour rendre hommage aux souffrances et au courage des peuples indigènes décimés par la modernité.


    ——————————————————————————————————————————————Notes

    * 1 L’équateur propose de renoncer à exploiter les gisements de pétrole qui sont dans le parc ITT Yasuni « Laissons le pétrole sous terre dans le parc Yasuni ! » c’est le projet ITT Yasumi (initiales des 3 forages du parc). http://yasuni-itt.gob.ec
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/08/12/une-alternative-post-copenhague-l-initiative-yasuni-itt-en-equateur_1397991_3232.html


    * 2
    Article 127. C'est un droit et un devoir de chaque génération de protéger et maintenir l'environnement à son profit et à celui du monde futur. Toute personne a un droit individuel et collectif à jouir d'une vie et à un environnement sur, sain et écologiquement équilibré. L'Etat protégera l'environnement, la diversité biologique, génétique, les processus écologiques, les parcs nationaux et monuments naturels et les diverses zones d'une importance spéciale pour l'écologie. Le génome des êtres vivant ne pourra pas être breveté, et la loi qui porte référence aux principes bio-éthiques réglementera la matière.
    C'est une obligation fondamentale de l'Etat, avec l'active participation de la société, de garantir que la population puisse se mouvoir dans un environnement libre de contamination, où l'air, l'eau, les sols, les côtes, le climat, la couche d'ozone, les espèces vivantes, soient particulièrement protégés, en conformité avec la loi.
    Tout un chapitre de la constitution vénézuélienne est consacré à la question de la terre. Ainsi, la petite propriété, qui sera indivisible jusqu’à une surface minimale définie selon son emplacement géographique (art 399), ne sera pas soumise à l’impôt sur la propriété agraire (art 394-II). Mais la question épineuse porte évidemment sur la grande propriété. Si le texte précise que « le travail est la source fondamentale pour l’acquisition et la conservation de la propriété de la terre » (art 397-I) les propriétaires de terres ne pourront conserver leur bien seulement si celle-ci exerce une fonction sociale. Qu’entend-on par fonction sociale ? Pour l’accomplir, le propriétaire devra fournir ses terres à des personnes de telle sorte qu’elle constitue « la source de subsistance, de bien-être et de développement » (art 397-II) de ceux qui la travaillent. Que se passe-t-il s’il n’en est pas ainsi. La constitution prévoit tout simplement que la terre soit redistribuée (art 400). Pour autant le latifundio sera bel et bien interdit, même si, aujourd’hui, la surface pour le définir reste encore a être choisi entre 5000 et 10000 hectares (art 398).

    * 3 Seront considérés comme traître à la patrie, ceux qui réaliseront « l’aliénation des ressources naturelles propriété de l’état bolivien en faveur d’entreprises, de personnes ou d’états étrangers » (art 125-I-2). Ce renforcement de la souveraineté économique national se fera aussi au niveau international puisque l’Etat ne se laissera imposer quoi que ce soit « de la part d’états, de banques ou d’institutions financières boliviennes ou étrangères, ni d’entreprises transnationales » (art 320-IV). On a pu déjà voir un aspect de cette politique le 2 mai 2007 lorsque la Bolivie a quitté le CIRDI (Centre international de règlement des différends liés à l’investissement) avec lequel elle se trouvait en conflit. On retrouve donc, encore une fois, le fruit des luttes du passé, notamment aux guerres de l’eau et du gaz auxquelles la constitution faite explicitement référence dans son préambule.