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société - Page 12

  • « Arrête de causer et agis !» devise de la Wild Idea Buffalo


    « Adam Smith n’avait pas forcément raison, ce qui est économiquement bon pour l’individu, ne l’est pas forcément pour la société » Dan O’Brien
    .


    Dan O 'Brien tient un ranch dans les grandes plaines de l’ouest (USA).
    Au départ de son aventure, il y a son désir de vivre sur les terres sauvages des plaines. Pour vivre là, il n’y a qu’une façon de gagner sa vie : élever du bétail. Alors il devient éleveur de vaches. Très vite il se rend compte que les habitudes de l’élevage classique ne permettent pas de préserver l’espace naturel. Le terrain est trop foulé aux mêmes endroits et l’herbe ne peut pas suffisamment pousser. Les espèces d’insectes, d’oiseaux qui nichent dans les herbes hautes disparaissent. La diversité des plantes s’atténue et entraîne un déséquilibre général et la disparition de nombreuses espèces. L’hiver, la couche protectrice de l’herbe ne retient plus l’eau et ne protége plus du froid . En été, elle ne retient plus l’humidité. L’élevage des vaches appauvrit le territoire des grandes plaines. Alors, pour compenser, les éleveurs utilisent des compléments alimentaires. Les vaches trop fragiles pour ces territoires sont encore plus affaiblies par une alimentation pauvre. Elles ont alors besoin de vaccins et de tout un tas de soins vétérinaires et d’interventions humaines extrêmement coûteux.

    La vocation de Dan ’O Brien est de vivre dans ces merveilleuses plaines et non d’élever du bétail. Lorsqu’il comprend que l’élevage des vaches classique est néfaste à la biodiversité, il évolue vers un élevage plus extensif. Il gagne en temps et réalise des économies. L’herbe devient plus belle, haute et grasse. Mais la vache est quand même trop fragile (surtout les charolaises importées pour son bon rendement laitier) et surtout trop sédentaire. Les troupeaux ne s’éloignent pas des étendues d’eau (principalement artificielles) et continuent à manger l’herbe jusqu’à épuisement.

    Un jour, il découvre le bison. Le bison qui a disparu de ces terres, a frôlé l'extinction, massacré par nos fusils pour un business juteux.
    Le bison est complètement adapté à cet habitat, il n’est pas malade, supporte le froid et les grosses chaleurs, il sait suivre les petits ruisseaux et faire jaillir de ses cornes l’eau des terres arides ou gelées, permettant ainsi à de nombreuses espèces animales et végétales de vivre. Il prend soin de l’herbe, n’abîme pas les arbres. Il a en plus l’avantage d’être très diététique (moins gras que le poulet) et goûteux.
    Alors O’Brien a cette idée folle de faire revenir les bisons qui n’ont plus foulé ses terres depuis 150 ans. Tout cela, en prenant de gros risques financiers et en défiant toutes les logiques de profit.
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    Cet exemple illustre bien que nos décisions et nos stratégies sont bien liées à un désir, un rêve, une certaine vision du monde. Si O’Brien n’était pas tombé amoureux de ces Grandes Plaines, s’il n’avait pas écouté cet appel profond, jamais il n’aurait retrouvé la trace des bisons, jamais il n’aurait vu revivre sa terre. Dans cette aventure, O’brien a réussi à gagner sa vie (suffisamment) en réduisant au maximum l’empreinte écologique de son activité et en remplissant sa mission d’agriculteur qui est de nourrir d’autres personnes avec des produits sains et accessibles.
    Le bison devenant à la mode, la machine économique s’engouffre dans cette nouvelle niche pour en faire du super business. O’Brien a dû résister à toutes les tentations pour ne pas « vacheïser » son élevage , pour ne pas transformer le bison en produit de consommation et le respecter comme animal sauvage. O'Brien sait que c'est par son comportement sauvage que le bison joue son rôle de sauveur des grandes plaines.

    Dan O’Brien est fier de son travail. Ce n’est pas la fierté d’une réussite sociale, ni celle de l’argent gagné, non.
    Il est fier de sa contribution au monde.
    Et il peut être fier d’avoir contribué à réparer ce qui été détruit et d'utiliser son savoir d’humain pour rétablir ce qu’il appelle le chaînon manquant de la santé des Grandes Plaines. Car c’est bien le paradoxe de notre époque: l’homme crée les déséquilibres, mais il est aussi le seul (tant qu’il est sur terre) à pouvoir les réparer, en agissant ou en contraire en ne faisant rien.

    Droit dans ses bottes de cow-boy de l’ouest , il a fallu presque 20 ans à O’Brien pour entendre l’appel de son cœur. Peut-être parce qu’il était particulièrement en cohérence avec lui-même et avec l’univers, il a réussi sa mutation. Il rayonne suffisamment pour que de ma Brie française j’en sois émue. C’est un bel exemple de courage, de courage d’aller au bout de soi. En suivant sa vocation, il a osé basculer et sortir du modèle classique, son action a ouvert la porte à la biodiversité qui a fait son œuvre, celle de la vie.

    Imaginez votre entreprise. À quoi pourrait-elle ressembler si vous aviez le désir profond d’être complètement aligné avec vos valeurs ? avec votre vision du bonheur pour vous et pour les autres ?
    À quoi ressembleraient vos relations partenariales et de sous traitance ?
    À quoi ressembleraient vos contrats d’achats ?
    A quoi ressembleraient vos produits et services ?
    À quoi ressemblerait votre management des hommes ?
    Peut être serait-elle ce qu'elle est déjà..

    Laissons le silence en nous juste une minute pour y penser…

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  • Puni ! pas d’utopie au dessert !

    En jouant au jeu du dictionnaire avec mes filles, je regarde un de mes mots préférés : utopie.

    Petit Robert Junior.
    Définition du mot Utopie : chose impossible à réaliser. Ex : un monde sans misère et sans guerre est une utopie (syn : chimère, rêve).

    Abasourdie, je cherche un autre dictionnaire :

    Dictionnaire Larousse super major : même définition.

    Je rassemble tous les dictionnaires de la maison inquiète, le sens d'utopie aurait-il changé et je n’en saurais rien ?

    Dans le Larousse classique : nom féminin - (de Utopia, mot créé par Thomas More, du grec ou, non, et topos, lieu).
    dictionnaire.png 1 -Construction imaginaire et rigoureuse d'une société, qui constitue, par rapport à celui qui la réalise, un idéal ou un contre idéal.
    2- Projet dont la réalisation est impossible, conception imaginaire : Une utopie pédagogique.

    Autre Robert : idéal, qui ne tient pas compte des réalités. Conception qui paraît irréalisable, une chimère.

    Dans mon souvenir, l’idée d’utopie est issue d’Utopia , l’ouvrage de Thomas More et signifie "en aucun lieu".
    Ce mot nous raconte une histoire du « à l’envers et à l’endroit du monde », une remise en question de notre conception du réel. Utopie interpelle chacun d’entre nous à agir plutôt qu’à attendre un monde meilleur dans un au-delà providentiel ou un Etat providence.

    Comment ce mot a t-il pu perdre tant de force ?

    Mais surtout, pourquoi avoir choisi pour nos enfants cette première définition qui, simplifiée devient fausse ?

    Quelque chose qui n’existe pas ou qui semble irréalisable n’est pas forcément impossible.

    L’exemple choisi impose une réalité d’un monde forcement en guerre et miséreux.

    Le mot rêve est présenté comme synonyme d’utopie, dans ce contexte le rêve devient lui aussi quelque chose d’impossible ?

    Si utopie est remplacée par impossible, alors la nécessaire utopie, qui ouvre les champs du possible n’existe plus. Nous voilà donc enfermés dans nos certitudes du réel et la petitesse de nos perspectives.

    J’ai questionné à ce sujet des enseignants, leur explication à cette definition est que les enfants (8 à 12 ans) ne pourraient pas comprendre.

    Comment cela ? c’est bien au contraire eux qui gardent la capacité à interroger le monde et aussi à l’imaginer.

    Alors si nos enfants sont privés d’utopie, qu’allons nous devenir ?

  • C’est un beau jour pour jeter sa télé !

    - Qu’est-ce qu’il y a à la télé ce soir ?
    - Bof rien d’intéressant.
    - Bon, alors qu’est ce qu’on regarde ?


    Saviez-vous que nous passons dans toute notre vie plus de temps devant la télé qu’au travail ? !

    Quel gâchis de temps et surtout quel danger pour nos esprits.

    La télé est un outil de propagande redoutable, elle calibre les opinions, formate les idées, donne l’illusion d’apprendre, invite à la râlerie et l’insatisfaction stérile.

    Elle nous éduque à la consommation, en particulier nos enfants.

    Elle est un lieu de violence sans limite à travers ses séries et ses jeux.

    Elle désinforme et transforme la vie en spectacle.

    Avec sa télécommande, sceptre du pouvoir, elle invite à l’agitation et la dispersion.

    Elle nous fait coucher tard, dans une fausse détente ce qui limite notre santé.

    Elle préfère mettre en valeurs des animateurs bruyants, incultes et vulgaires plutôt que nos érudits et nos sages.

    Elle accapare notre temps, un temps précieux dont nous avons besoin pour être vraiment présent à ceux que nous aimons, pour rêver, lire, s’instruire, marcher, chanter, danser, parler, écouter, observer, méditer, créer, penser, rire, dormir.


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    Il y a plus de 10 ans, mon mari entre deux émissions lobotomisantes, eut un éclair de lucidité. Soudain lui apparurent l’absurdité et le néant de ses heures passées là devant ce petit écran qui prend la place centrale dans le salon, les canapés tournés vers elle comme un totem !
    Mon mari étant un homme d’action rapide et décidé, ni une ni deux, il prend l’objet du délit et le met devant la porte de la maison.
    Bye bye télé !

    Satisfait, il retourne s’asseoir et sourit. Mais plus tard, le manque lui prend, il se dit qu’en se disciplinant, en enregistrant les émissions intéressantes, en éteignant lorsqu’il n’y a rien, il parviendra à dominer la bête !
    Satisfait de ce compromis, il retourne dans la rue. Hélas, l’objet a disparu.

    Depuis, nous n’avons plus de télé et parmi tous les bienfaits de cette absence, il y en a un merveilleux : le silence !

    Une maison sans télé est emplie de nos paroles, de nos rires et de silence.

    Quel bonheur !

    Regardez comme il fait beau, c’est sans doute un beau jour pour vous libérer et jeter votre télé.

    image crée par Sadel.